Jeudi 27 décembre 2007 à 20:44


Mi-éveillée, mi-endormie, les idées vagues, un étrange malaise lui rongeait le ventre. Il arrivait souvent qu'un mot, une phrase ou une mélodie lui reviennent sans cesse pendant la nuit. Anxiogène. Aujourd'hui, c'était anxiogène. Elle avait ce mot sur les lèvres lorsqu'elle s'éveilla, ou prit conscience qu'elle était éveillée. Quel était ce sentiment ? Une légère lassitude, un tristesse sans nom, une angoisse inexpliquée. Il lui semblait qu'elle avait été blessée ou qu'elle se préparait à affronter une situation pénible ; pourtant, en y réfléchissant, ce n'était pas le cas. Pourquoi ses entrailles se serraient-elles ainsi ? Elle se leva, affrontant le sol glacé, et s'en fut au salon. Pas de sapin mais des lambeaux de papier cadeau éparpillés sur le sol. Ces paquets soigneusements faits, éventrés en un instant hier. Ces présents achetés sur demande, car on ne savait pas quoi offrir, acceptés sans surprise. Ce menu préparé depuis un mois, consommé en quelques bouchées.
 Le soleil emplissait la cuisine de sa lumière hivernale. Il avait toujours fait beau à Noël, aussi loin que portait sa mémoire. Mais aussi loin que portait sa mémoire, elle n'avait jamais eu cette sensation désagréable le jour de Noël.

Dimanche 16 décembre 2007 à 15:56

Je nie les fées

Je n'y crois pas à ces histoires
Ces fables à dormir debout
Au placard j'ai rangé l'espoir
Mes déceptions mises bout à bout
Se mettent à chanter en choeur
Se mettent à crier rancœur
Mes sentiments furent déçus
Et je n'crois pas au prince charmant
Non pas de prince car le char ment
Et si seulement j'avais su
Que la magie n'existait pas
Qu'y croire était une faiblesse
Car la fée rit, car la fée blesse
Les fées se jouent de nous n'est-ce pas
Je joue désormais en solo
Dans ma voix quelques trémolos
Méfiez-vous car le car à bosses
Ne vous mènera pas aux noces
Si parfois je n'peux m'empêcher
D'y croire quand même j'en suis fâchée
Tant pis pour mes contes-radictions
L'une trouva le bonheur hier
Mais méfiez-vous des fées d'hiver
Car vous n'obtiendrez pas la même bénédiction.

Samedi 8 décembre 2007 à 14:24

Ici s'achève une semaine de tentatives de blocage du lycée contre la LRU. C'est drôle : jusqu'ici, peu de lycéens se préoccupaient de cette loi, mais il suffit de les bloquer dehors une heure et d'organiser une AG pour que tous se sentent une âme de bloqueurs... Surtout les secondes. J'ai beau ne pas être spécialement enthousiaste pour cette loi, je n'apprécie pas beaucoup cette hypocrisie pseudo-révolutionnaire. S'ils étaient vraiment remontés contre la LRU, ils se seraient mobilisés avant.

En tout cas, lundi en première heure, le blocage a été voté pour le lendemain. Les cours ont eu lieu normalement le reste de la journée. Mardi, le proviseur a coupé l'herbe sous le pied des bloqueurs en fermant le lycée. Mercredi, l'accès à la passerelle était coupé par les bloqueurs, mais enfin... On pouvait passer quand même.

Jeudi, dès 6h, ils ont occupé le lycée. À 8h, nous avons découvert que les cours étaient suspendus pour la journée et la police était présente. Une rumeur circulait quand à des “dégradations” des bâtiments, ce qui était totalement faux. Soixante lycéens étaient barricadés dans le bâtiment A. Ils ont fini par se rendre à la police. Ils n'ont plus le droit de pénétrer dans l'enceinte du lycée jusqu'à leur convocation avec leurs parents chez le proviseur. Ils seront probablement renvoyés, sanction que je trouve excessive. Les professeurs ont une liste des élèves “délinquants” qu'ils ne doivent surtout pas accepter en cours. Des lycées ont été bloqués un peu partout en France mais il n'y a qu'à Joffre qu'on assiste à de telles mesures ! Vendredi matin, lorsque les cours ont repris, on ne parlait que de ça. Une pétition de soutien circule actuellement.

Le lycée Pompidou a également tenté un blocage (contre la suppression du BEP, cette fois) qui n'a pas vraiment pris. Je crois que Champollion, Honoré de Balzac (ex-La Frondaie) et Frédéric Bazille (ex-Agropolis) ont aussi été bloqués.

Enfin, pour terminer sur une note plus légère, j'ai profité de mon temps libre jeudi matin pour squatter un peu chez Coin-Coin et... discuter avec le père Noël. Sisi. Il a une adresse MSN. Comment ça, je vais sur mes 18 ans ? Bon, mais je suis restée très jeune d'esprit.



(..)
Romu dit :
Combien as-tu de rennes?

Père Noël dit :
J'ai 9 rennes. Ils s'appellent Fougueux, Danseur, Fringant, Rusé, Comète, Cupidon, Tonnerre, Éclair sans oublier Rudolphe et son nez rouge ! Quel est ton voeux le plus cher ?

Romu dit :
Tu me l'as déjà demandé

Père Noël dit :
Enfin, le principal c'est que tu sois heureux. Es-tu heureux mon enfant ?

Romu dit :
non

Père Noël dit :
J'espère alors que Noël t'apportera plus de bonheur. As-tu tout de même fait une bonne action cette année ? As-tu tout de même fait une bonne action cette année ?

Romu dit :
Oui, j'ai essayé de tuer Coin-Coin

Père Noël dit :
Noël est vraiment une période magique! Mariéva, est-ce que tu aimerais jouer à un jeu ?

Romu dit :
Est-ce une proposition indécente?

Père Noël dit :
Je t'invite à accepter mon invitation à ouvrir la fenêtre pour jouer à la fabrique à jouets. Ok, je suis prêt à répondre à tes questions.
 
 Père Noël vous invite à démarrer VirtuOz Agent Activity. Voulez-vous Accepter (Alt.+C) ou Refuser (Alt.+D) ?
 
 Vous avez accepté de démarrer VirtuOz Agent Activity.
 
Père Noël dit :
Merci d'avoir accepté mon invitation! La page devrait se charger bientôt. =>

Romu dit :
ça ne fonctionne pas

Père Noël dit :
Qu'est-ce qui ne fonctionne pas ?

Romu dit :
La page

Père Noël dit :
Ho ho ho ! Je ne suis pas bien sûr de bien saisir ce que tu me dis là mon enfant. Et chez toi Mariéva il neige ?

Romu dit :
non

Père Noël dit :
Tu dois être impatient de pouvoir faire des bonhommes de neige. Et si nous continuions à discuter de mes rennes.

Romu dit :
heu si tu veux

Père Noël dit :
Bien. Que puis-je pour faire pour toi ?

Romu dit :
parle moi de tes rennes

Père Noël dit :
Que cherches-tu précisément :
- 1: Comment tes rennes peuvent-ils voler ?
- 2: Combien as-tu de rennes ?

Romu dit :
Comment tes rennes peuvent-ils voler?

Père Noël dit :
C'est la magie de Noël mon enfant ! As-tu des frères et sœurs Mariéva?

Romu dit :
Oui

Père Noël dit :
Génial ! J'espère que tu t'entends bien avec eux. Au fait, sont-ils restés sages cette année ?

Romu dit :
Non

Père Noël dit :
Je vais regarder sur la liste des enfants pas sages ... Ah oui effectivement, ils
y sont ! Parfait, que veux-tu savoir ?

Romu dit :
Peux-tu leur donner des coups de fouet?

Père Noël dit :
Ho ho ho ! Je ne suis pas bien sûr de comprendre ce que tu dis mon enfant. Mais au fait Mariéva, sais-tu où j'habite ?

Romu dit :
En Laponie

Père Noël dit :
Bravo ! Il fait froid ici en Laponie. Continue à me poser des questions sur mes rennes.

Romu dit :
Croyez-vous que cette obsession pour les rennes cache une frustration refoulée par votre sur-moi ?

Père Noël dit :
je pense que tu seras surpris ! Que puis-je pour faire pour toi ?

Romu dit :
Danser la macarena

Père Noël dit :
Je suis bien trop timide pour danser devant quelqu'un que je ne connais pas. La prochaine fois, peut-être... ? Très bien, je t'écoute.

Romu dit :
Comment va la mère Noël?

Père Noël dit :
Elle va très bien. C'est gentil de prendre de ses nouvelles. Dis moi Mariéva, as-tu décoré ton sapin de Noël ?

Romu dit :
Non, ma maman ne veut pas

Père Noël dit :
J'espère que tu vas le faire bientôt, j'aime bien les beaux sapins, ils m'aident à me repérer dans la nuit. (Ah bon... Sapins transgéniques ?) Pense bien à me laisser de quoi me restaurer à côté du sapin. Ma nuit est longue et parfois j'ai un petit creux. Alors,Bien, je suis prêt à répondre à tes questions.

Romu dit :
et les lutins travaillent bien?

Père Noël dit :
Oh oh oh, j'ai une urgence à la fabrique de jouets, je dois m'absenter, reviens me voir un peu plus tard !

Dimanche 4 novembre 2007 à 22:02



Jadis, dit-on, on les voyait ici et là. Flânant à Paris, traînant leur bohème, voyageant de ci de là, vivant d'amour et d'eau fraîche. Passionnés enflammés allumés. Une musique au coin d'une rue, un rendez-vous dans un café, des discussions animées. Des semelles usées d'avoir tant servi. Le cheveu en bataille, le cœur en bandoulière, prêts, ah ! changer les gens, changer le monde. Ils exaltaient leur génie, réinventaient, provoquaient, se querellaient. D'une plume allègre, d'un pinceau génial, ils ouvraient leur propre voie, créaient leur manifeste. À Montmartre ou ailleurs, ils recevaient, vibrants, cet excitant baptême de l'art ; ils capturaient des idées pour les apporter aux hommes. Que sont-ils devenus ?

Ces chasseurs de rêves
Parfois romantiques, un brin hérétiques
Sans les lois antiques refont l'esthétique

[L'image vient d'ici].

Mercredi 31 octobre 2007 à 22:14

Les vacances s'annoncent trop courtes, j'ai la flemme de travailler. En fait, j'ai même pas commencé. J'ai acheté Harry Potter et les Reliques de la Mort en Français même si je l'ai déjà lu en Anglais. J'ai vu Les noces funèbres chez Boucles d'Or. Depuis le temps que je voulais le voir. J'ai essayé de marcher comme Hildegarde, puis comme le majordome avec le nez en l'air, et puis on a regardé des idioties comme celle-ci (Voir aussi la version accélérée) ou encore celle-ci. J'ai terminé 1984 de George Orwell. C'est... déprimant. Vraiment.



On a changé d'heure, il ne fera donc pas nuit quand j'arriverai au lycée, à la rentrée. N'empêche, le lycée Joffre la nuit, quand il pleut, c'est super joli. Si si. Vendredi dernier, j'ai cru passer dans une autre dimension. Je suis arrivée tôt et le pion (par inadvertance ou par pitié) m'a laissée entrer. Il n'y avait personne, nulle part, tout semblait dormir sous cette lueur bleuâtre, on distinguait à peine les choses... Comme dans un rêve. Et la pluie sous mes pieds, dans mes oreilles, qui pianotait de ses milliers de doigts sur mon parapluie. En m'approchant du bâtiment où je devais avoir cours presque une demi-heure plus tard, j'ai vu les fenêtres allumées. J'ai entendu une musique douce. Des femmes de ménage invisibles travaillaient à l'intérieur. Présence quasi fantôme dans ce décor étrange. Ça n'a duré que quelques minutes, avant que les gens -les gens de la vraie vie-n'arrivent.

C'est peut-être étrange de s'émouvoir de son lycée, mais bon. Voilà. Ça prouve que j'avais bien besoin de vacances.

La fleur de cerisier tombe de l'arbre, mais elle repoussera. Alors, bon. De toute façon, ce n'était plus vraiment une fleur de cerisier. C'est une fleur qui a trop changé.

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