Mercredi 11 juillet 2007 à 22:13



Elle a pour nom Cécile. Elle manque parfois de discernement et se fait du mal. Regarde-toi. Regardez-vous. Cette complicité, ces rires, ces ambigüités. Ces jeux de mots peu innocents, lancés furtivement et rattrapés par un éclat de rire. Equilibristes de papier sur un fil de verre, vous jonglez avec vos sentiments. Que cachent ces avances mal dissimulées ? S'agit-il un humour particulier ? Agit-il de même avec les autres filles ?

Ah, tu n'y crois pas. Dolores te souffle qu'il faut y croire, mais tu ne l'écoutes pas. Tu n'y crois pas, ou si peu... Un peu... Peut-être. Qui sait ? Vois comme tu crains d'avancer, et le désires à la fois. Vous vous battez comme des enfants, comme des chatons peut-être - cela revient au même. Est-ce un jeu de cache-cache d'un genre nouveau ? Appliquez vos dents sur la peau de l'autre, mais vite, dérobez-vous, esquivez-vous.

Cécile, es-tu aveugle ? Tu refuses d'y croire. Vois pourtant ses suggestions à peine voilées. Vois comme il aime te faire marcher. Vois comme il te donne, sous couvert de plaisanterie, des noms doux que tu lui rends. Vois comme il se penche vers toi, comme il écarte les cheveux de tes yeux, comme il affirme qu'il est étrange, pour une fille comme toi, de n'avoir personne. Comme il tente parfois de te prendre la main, l'air de rien.

Et vois comme tu l'as découragé. Tu peinais à y croire ; ou peut-être cherchais-tu à conserver un ami précieux. Hélas, cet ami-là est loin à présent. Et toi, confondue, tu t'interroges. Tu comprends. Tu essaies d'oublier, tant pis, il faut avancer. Et puis ça revient, et tu relis ce qu'il écrivait. Une amitié s'est évanouie, épuisée, essoufflée comme un ballon de baudruche. Peut-être ne fut-elle pas réelle. Peut-être pas en tant que telle, pas de cette façon-là. Elle s'est enfuie et seuls les regrets restent.

Dimanche 8 juillet 2007 à 21:42

Une semaine de camping qui nous a tous fait du bien. Une ou deux prises de tête passagères mais beaucoup de fous rires, des promenades, de la marche à pied, de la glande, des dessins, un pharaon aux yeux carrés, une créature nommée Dudule qui secoue les tentes, un Flo schizophrène qui fait la mouette, des parties de Uno et de Loup-garou, un cri de guerre : “la, mamamama”... Les voisins se sont battus entre eux, on en parle même dans le Midi libre, et nous, on s'est battu contre les moustiques. Il paraît que j'ai un corps de body builder. Ombe assaisonnait tous les plats. On s'entassait dans une petite tente quand il pleuvait. Ombe a réveillé quelques regrets en moi en évoquant un sujet que j'avais tenté d'oublier, mais je surmonte. La virée près du port de Palavas à minuit. Des câlins, des câlins, plus que dans toute ma vie. Moi qui, d'ordinaire, fuis ce genre de démonstrations... Boucles d'Or m'a tiré les cartes, mais je ne crois pas au destin. Le bain de minuit le dernier soir, boissons et pop-corn à l'appui. Boucles d'Or est entrée dans l'eau glacée jusqu'à la taille, mais nous autres n'avons trempé que nos jambes. On marchait au bord de l'eau en chantant Jean-Jacques Goldman en canon. La lune rouge vif au-dessus de l'eau.



C'est en revenant que j'ai eu un choc. J'ai eu 5 à l'écrit du bac de Français. Expliquez-moi comment c'est possible d'avoir 5 ? Même avec les scénarios les plus pessimistes possibles, j'avais la moyenne. Même si je m'étais foirée, j'aurais eu au moins 9. À ce type d'exercice, j'ai toujours eu entre 13 et 16, alors vous pensez bien, mon amour-propre en a pris un coup. Je vais demander à voir ma copie pour comprendre.

En revanche, si l'oral m'a étonnée, c'est en bien. J'ai eu 18 ! (O_o) Comme quoi, je n'avais pas tort quand j'avais affirmé après le bac blanc : “De toute façon, j'aurai 18 au vrai bac” (sauf que c'était de la frime). Et s'il suffisait d'y croire, finalement ? Dans ce cas, je décide que j'aurai 18 en philo l'an prochain (coeff 7). Na !

La semaine qui vient sera chargée : il faut récurer toute la maison et terminer d'organiser le séjour des Irlandais dans notre village. Ils arrivent la semaine suivante. Après quoi, je devrai me trouver une auto-école, aller chez le coiffeur pour la première fois depuis des années, prendre, si le temps et le budget le permettent (ce qui n'est pas sûr), des cours de natation (je nage comme un chien !). Et puis, le camping nous a tellement plu, à tous, que nous allons remettre ça quelques jours dans la garrigue à côté de chez moi.

[Image : une des cartes de Boucles d'Or]

Dimanche 24 juin 2007 à 13:40

Quand j'avais sept ou huit ans, on m'a conseillé de lire une Bible (version soft) pour ma culture générale. Ça traînait là. Je ne sais pas pourquoi on l'avait, elle appartient à mon oncle, mais je l'ai lue. Je me souviens avoir pensé que c'était bizarre et invraisemblable ; en plus, Dieu n'avait pas l'air très sympa.

Récemment, je ne sais pas pourquoi, j'en ai relu quelques extraits. Probablement à cause d'un bouquin que j'ai entamé (Les yeux dans les arbres, de Barbara Kingsolver) qui contient de nombreuses références.

J'ai trouvé qu'en fait, ces religions pseudo-monothéistes n'étaient pas loin des vieilles croyances polythéistes. C'est vrai ! Le dieu suprême (il y en a toujours un), c'est Dieu. Les anges, les saints, la Vierge, les prophètes sont souvent adorés comme des divinités secondaires. Quant au Diable, c'est une sorte de dieu maudit. Toutes les religions ont au moins un dieu sombre et maléfique, mais autrefois, on avait tendance à leur faire des offrandes pour ne pas les mettre en colère. Dans les traditions monothéistes, en revanche, toute forme de culte rendu au Diable est considérée comme sacrilège. De toutes façons, on sait bien que le christianisme, quand il s'est répandu, a tenté d'”avaler” le païen. C'est pour cela que l'on a mis Noël par-dessus le “jour du Soleil” du culte de Mithra. C'est pour cela que diverses divinités ont été associées à Satan, histoire de dire : “regardez, c'est le Mal”. Si on considère tout cela, les cultes sataniques sont concevables, non ? Ceci dit, personnellement, je ne compte pas rendre de culte à qui que ce soit.



Si Satan est “le vilain” de l'histoire, c'est parce qu'il s'est opposé à Dieu et qu'il s'est fait chasser. Comme le peuple préfère Dieu, ils n'aiment pas Satan (il y a du favoritisme). On raconte de nombreuses légendes dans lesquelles des hommes vendaient leur âme au Diable contre certains services dans leur vie mortelle. En fait, c'est logique : ceux qui sont dévoués à Dieu sont censés aller à ses côtés après la mort, et les adeptes du Diable font la même chose. Chacun vend son âme à qui il veut. Tout ça entraîne des questions chez moi : que font nos chères divinités avec toutes les âmes qu'elles gagnent ? En décorent-elles leur salon ? Et les gens qui ne se vendent ni à l'un ni à l'autre, où iraient-ils ?

Dernière remarque, pourquoi la Bible est-elle censurée ? Il y a des choses qui ne figurent pas dans la version chrétienne de la légende. Comme la révolte des anges, justement, ou bien l'épisode de Lilith. Dommage, ça mettrait un peu de piment. Mais c'était tellement plus pratique d'effacer celle qui était l'égale d'Adam, et de ne garder que la femme sortie de la côte de son mari. Et de la déclarer inférieure. D'ailleurs, pourquoi a-t-elle été punie plus sévèrement que lui lorsqu'elle lui a donné le fruit ? Il n'était pas obligé d'en manger. Qu'il s'en prenne à lui-même. Et puis, si la femme était “inférieure”, il aurait fallu la traiter avec plus d'indulgence, non ? Elle ne savait pas ce qu'elle faisait 0=).

[Je sais que tout ça paraît un peu confus, mais ça me fait plaisir de divaguer de temps en temps. À part ça, moi, ça va. Jeudi soir, j'ai fait la fête de la musique avec Boucles d'Or, Ju-chan, Flo, Lorette et d'autres. J'ai vu Dorian et Seiya en coup de vent. Je n'ai même pas pu dire bonjour à Dorian puisqu'il était toujours “occupé” avec sa copine et qu'ensuite il s'est barré.]

[Demain mon oral de Français, courage, courage... Après, les vacances.]

Mercredi 20 juin 2007 à 20:10

Vivement le 25 après-midi. Il faut que je me motive un peu, pour ces textes. Rien de bien neuf, à part un léger pétage de câble hier au téléphone. J'ai Plus rien des Cowboys Fringants dans les oreilles. Joyeux. J'suis un peu vide.

La devinette du jour (attention, ça vole très haut) : pourquoi les pompiers belges ont-ils une baignoire sur le toit de leur camion ? [désolée pour ces pauvres belges qui subissent ces blagues débiles].

. Réponse : pour la sirène.

[Photo de Philippe Ramette]

Vendredi 15 juin 2007 à 20:22

La Vue vous aveugle : fermez les yeux. N'ayez pas peur. Partez à la rencontre de la Matière.

Le mur, d'abord, rugueux comme une langue de chat, écorche votre joue. Morsure du plâtre sur vos doigts poudreux. Lentement, avec précaution, poursuivez votre exploration. Sous votre peau, le papier succède au plâtre. Lisse et glacé comme un rêve de voyage. Vous glissez doucement le long de la Matière, jusqu'à une chaise en bois. Promesses de forêts oubliées, depuis longtemps éteintes.

Les objets défilent sous vos doigts et vous ne reconnaissez rien. Du bois à nouveau. La peinture est neuve encore, et lisse. Coulisse le panneau. Porte d'un nouveau pays à l'odeur de lavande... La douceur qui effleure votre visage. Caresse des étoffes : tissus, laine, duvet, forêt profonde et silencieuse.

Revenez un instant sur vos pas et embrassez le sol : c'est la fraîcheur, cette fois, sous vos paumes et votre front ; les baisers de glace du plancher sur votre peau. Parcourez de vos ongles les jointures des carreaux. Si vous prêtez l'oreille à cet instant, vous percevrez la musique. Elle est aussi antique que le monde lui-même : des tambours dans les profondeurs de la Terre... ou dans les vôtres.

Le sentez-vous ? Vous avez enfin trouvé la Matière. Vous ne faites qu'un avec elle. Vous êtes le sol, vous êtes les murs, vous êtes les forêts lointaines et les pays de glace.

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