Jadis, dit-on, on les voyait ici et là. Flânant à Paris, traînant leur bohème, voyageant de ci de là, vivant d'amour et d'eau fraîche. Passionnés enflammés allumés. Une musique au coin d'une rue, un rendez-vous dans un café, des discussions animées. Des semelles usées d'avoir tant servi. Le cheveu en bataille, le cœur en bandoulière, prêts, ah ! changer les gens, changer le monde. Ils exaltaient leur génie, réinventaient, provoquaient, se querellaient. D'une plume allègre, d'un pinceau génial, ils ouvraient leur propre voie, créaient leur manifeste. À Montmartre ou ailleurs, ils recevaient, vibrants, cet excitant baptême de l'art ; ils capturaient des idées pour les apporter aux hommes. Que sont-ils devenus ?

Ces chasseurs de rêves
Parfois romantiques, un brin hérétiques
Sans les lois antiques refont l'esthétique

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