Dimanche 24 août 2008 à 14:25

« Quel est ton but dans la vie ?
- Moi ? Aucun. Devrais-je avoir un but ?
- Bien sûr ! Nous avons tous quelque chose à accomplir. N'as-tu aucune ambition ?
- Ma foi, je ne sais pas. Qu'appelles-tu ambition ?
- Moi, par exemple, je suis fait pour le pouvoir. J'ai souvent de l'influence au sein d'un groupe. Je sais prendre des responsabilités. Je me sens capable de diriger pour le bien de tout le monde.
- Tu dis être fait pour le pouvoir... C'est seulement que tu l'as décidé ainsi. Et puis, qui es-tu pour savoir ce qui est bien pour tout le monde ? Et n'as-tu pas peur d'être prisonnier du pouvoir ?
- Comment ! Prisonnier ? Au contraire : lorsque tu décides, tu ne peux être plus libre.
- Lorsque tu décides, tu dois porter les autres sur tes épaules. Lorsque tu décides, tu es responsable non seulement de tes propres échecs, mais aussi de ceux d'une communauté. Lorsque tu décides, tu dois dompter une meute de courtisans malfaisants,  courbant l'échine mais prêts à te dévorer, te supplanter à la moindre faiblesse. Cependant, les hommes de pouvoir souhaitent rarement abandonner leur position : lorsqu'ils la tiennent, ils en sont ivres ; ils tombent amoureux de leurs chaînes et s'y enferrent plus encore.
- Essaies-tu de dire que tu préfères te trouver au bas de l'échelle sociale ? C'est impensable !
- Non. Je déteste recevoir des ordres autant que d'en donner. Je respecte volontiers les règles nécessaires à la vie en communauté, mais pour le reste, je ne supporte pas que l'on me dicte ma conduite, que l'on critique mes choix ou que l'on me considère comme un pion. Je veux vivre sans chaînes, ni en haut ni en bas.
- Bon. Si tu ne t'intéresses pas au pouvoir, préfères-tu l'argent ?
- Pour quoi faire ?
- Parce qu'on ne peut pas vivre sans argent, pardi !
- Certes. J'essaierai d'en gagner un peu, puisqu'il le faut.
- Puisqu'il le faut ? C'est tout ? N'as-tu pas envie de sécurité, de confort, voire de luxe ? Avec l'argent, tu peux acheter tout ce que tu souhaites.
- Acheter, oui. Cela occupe toujours. J'entasserai les équipements superflus, je dépenserai mon argent pour des choses sans importance, je m'endormirai dans mon cocon, je m'abrutirai à force de cette paresse que l'on flatte déjà depuis mon enfance. Il me semble que l'on remplit ma tête de coton, que l'on me modèle, que l'on m'anesthésie pour me rendre inapte à affronter la vie. J'aimerais tant me lever, secouer cette couche de poussière ! Bouger, oui... Mais comment, dans quelle direction ? Je ne veux pas d'une vie fade. Il me semble parfois que je vis mieux en sortant, en me privant de sommeil, en m'épuisant : cela me distrait, cela me donne le sentiment de ne pas rester inactive, cela m'empêche d'être rongée par l'angoisse. Mais cela n'est qu'illusion : dix-huit ans ont passé, je n'ai encore rien fait.
- Bon sang ! Mais que cherches-tu alors ?
- Sait-on vraiment ce que l'on cherche ? Aujourd'hui tu souhaites le pouvoir et l'argent ; demain, cela ne te satisfera pas, tu verras qu'il te manque quelque chose. Des gens bien plus âgés que moi ne savent toujours pas ce qu'ils veulent. Peut-être parce qu'au fond, il n'existe aucun but. Quel objectif poursuivre lorsque la seule chose qui nous attend au bout du chemin est la mort ? Et si je te disais que l'important n'est pas ce que nous trouverons au bout, mais plutôt le chemin lui-même ? Et si, pour être satisfait de sa vie, il fallait simplement trouver les plus jolis sentiers et profiter du paysage ? Oh, je conçois qu'il est effrayant de ne pas savoir où l'on va, d'explorer sans but. Il ne s'agit que d'avancer, de satisfaire nos sens et notre plaisir esthétique : nous n'avons rien d'autre à faire en attendant la fin. Voilà ce qu'est la vie : une errance perpétuelle. »

Vendredi 22 août 2008 à 19:17

Deux semaines bien remplies. Une semaine de camping, d'abord. Nous avons dû empêcher une tentative de suicide, puis nous avons causé avec le dealer du coin.

Trois jours chez moi, ensuite. Sortie au cinéma avec les autres “survivantes” (c'est-à-dire, celles qui sont restées jusqu'à la fin du camping) ainsi qu'avec Wata pour voir “La momie 3”. Ce n'est pas du grand cinéma, mais bon, ça se regarde.



Puis trois jours à Paris chez ma sœur. Emballage de cartons en vue de son déménagement, quelques visites, une expédition en solo au Sacré-coeur en ce qui me concerne (un Sénégalais m'a vendu un bracelet brésilien dans la rue et a presque tenté de partir dans mes bagages).



Et hop, on enchaîne sur trois jours en Auvergne. Quel contraste ! Quel calme, quelle splendeur sauvage après l'agitation de la capitale ! Vaches. Verdure. Cascades. Il y avait là quelque chose d'apaisant... malgré l'obstination de nos voisins de chambre d'hôtes à nous suivre partout ;-)
On a même trouvé un château médiéval peuplé d'êtres étranges.



Enfin, je quitte les montagnes auvergnates pour trouver une montagne... de choses à faire avant mon départ pour Toulouse.

[Photos :
- Pelouses du Trocadéro à Paris : "Pelouses et baignades interdites. Risques d'accidents à la mise en place des canons". Photo prise de mon appareil, mais par mon père. Évidemment, c'est la plus réussie... Il n'a pas été photographe pour rien.
- Une cascade de la vallée du Chaudefour.
- Deux occupantes du château de Murol.]

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