Au détour d'un jour, on apprend la mort d'une personne perdue de vue. On s'étonne de l'avoir connue en vie, elle si morte à présent. On se recueille un instant. Mais quelles sont vos pensées lorsque vous apprenez la disparition de quelqu'un qui vous a fait du mal ? Lui pardonnez-vous ? Estimez-vous qu'il l'a bien mérité ?
Ni l'un ni l'autre. Je l'avais presque oublié. Je n'ai jamais souhaité sa mort mais ne le pleurerai pas. Ni doléance, ni pardon : il était trop quelconque pour ne pas me laisser de marbre. Son nom et son apparence étaient bien ordinaires, son attitude très courante – un peu bête et méchante, comme celle de nombreux adolescents – et sa personnalité visiblement sans éclat – mais on peut se tromper –. C'est lui faire un bel hommage qu'écrire un tout petit mot sur sa mort et lui rendre justice : il avait finalement quelque chose de remarquable, sa banalité peu commune.