Jeudi 29 juin 2006 à 13:03



Ils étaient nombreux à vilipender Mme X, notre professeur de Français de l'année écoulée. Elle est en effet instable, lunatique, irascible ou soudainement heureuse pour des raisons qui nous dépassent parfois. Son rire sonore -Ho ! Ho ! Ho !- a acquis une renommée presque internationale ; on le soupçonne d'avoir inspiré celui du père Noël. Lorsqu'elle s'en prend à un élève, elle le blesse, l'enfonce, l'humilie. Elle nous inflige d'interminables leçons de morale. Elle refuse d'avoir tort. Elle est souvent absente.

Voilà ce que vous diront les élèves. Les autres. Car, en dépit de tout cela... Je l'aime bien. Ne me lapidez pas tout de suite et laissez-moi m'expliquer.


Certes, elle est colérique. Je crains qu'elle ne se laisse emporter lorsqu'elle est “cruelle” avec quelqu'un. Cela n'est sans doute pas volontaire de sa part ; elle ne mesure pas la portée de ses propos. Car, enfin, elle aime les élèves au fond. Toujours à s'inquiéter pour eux... À craindre qu'ils n'aient trop chaud ou trop froid. À les avertir des dangers des pièces mal aérées ou du liquide d'effaceur sur leurs doigts.

Certaines de ses “leçons de morale” ont trouvé un écho chez moi. Pas toutes, certes, et j'admets que tout cela avait peu à voir avec le Français. Mais certains de ses mots m'ont percutée...Soit qu'ils se révèlent justement en accord avec mes propres idées, soit qu'ils viennent les compléter.

Pour une prof souvent absente (pour raisons de santé), Mme X s'en est remarquablement sortie. Elle nous a enseigné en, peut-être... quatre semaines l'art du commentaire composé. Qu'il me semble avoir assez bien assimilé. Sachez pourtant, Mme X, si vous lisez un jour ces lignes, que je doutais fortement de votre méthode. Je m'en excuse.

Enfin, sans Mme X je n'aurais sans doute jamais lu Les cloches de Bâle, des Louis Aragon. Un ouvrage peu palpitant au début, intéressant par moments mais compliqué à d'autres. Un ouvrage à la structure peu orthodoxe. Et surtout un roman dont la fin m'a énormément touchée. Ce récit du congrès socialiste de Bâle mêlé aux prédictions de l'auteur... Ce mélange de vie et de mort, l'assemblée pacifiste sur la quelle plane l'ombre de la Première Guerre Mondiale. Le son des cloches de Bâle qui ne vous quitte pas, que vous, petit lecteur, entendez quelque part au plus profond de votre être. Cet espoir dans le futur, cet espoir que certaines atrocités (non survenues encore dans le roman mais évoquées par l'auteur, là-bas, dans le futur) ne se reproduisent plus...


Mme X, je vous remercie.

Mercredi 28 juin 2006 à 11:26

Imaginez un instant que vous êtes perdu dans un petit village de campagne, sans télé, un jour de match avec la France. Que faire ? Ne paniquez pas : il existe une solution très simple pour connaître, minute par minute, l'avancée du match.

En effet, il suffit d'écouter les bruits de l'extérieur. Non, non ! Je ne fais pas allusion aux grillons mais bel et bien aux voisins. Vous percevrez des cris. Il est certes délicat de distinguer les exclamations de triomphe des exclamations de rage... Vous noterez cependant que les hurlements de joie sont, en général, suivis de coups retentissants de corne de brume.



Décryptons à présent le langage des voisins footeux :

Aah... Aaah... OUAIIIS ! Oh, nooon... = La France a failli marquer.
Non ! Non ! Aaaah... Ouf. = L'Espagne a failli marquer.
Aaaargh ! = L'Espagne a marqué.
OUAIIIIS ! Pouêt-pouêt... = La France a marqué.

Et le bouquet final :

OUAIIIIS! Pouêt-pouêt... Aaah... On a gagné ! Tût-tût... (pendant des heures) = À moins que vous soyez sourd ou complètement cloche, vous comprenez ce que cela signifie.

Ça m'a fait sourire de voir les gens si heureux. On aurait juré que les bleus venaient de remporter la Coupe.

“Il en faut peu pour être heureux...”. Il est regrettable que cela fonctionne aussi dans l'autre sens. Si la France perd contre le Brésil, ce qui est fort probable, ça sera un drame. Il faudrait pourtant garder à l'esprit que le football n'est qu'un jeu.

Mardi 20 juin 2006 à 19:03

Les vacances. Lorsque je ne suis pas réduite à l'état de larve hypnotisée par son écran d'ordinateur ou noyée dans un bouquin, je sors. Hé oui ! J'ai tout de même une vie sociale. Quand mes “collègues” sont dans les parages, bien sûr. Je sens qu'en juillet/août il n'y aura plus personne.

Il y a une semaine encore, je me croyais condamnée à rester chez moi. Miracle ! Un séjour en Espagne et un en Irlande ont soudain fait leur apparition. De bonnes vacances en perspective.

Cet article n'ayant pas de but précis, n'ayons pas peur de se répandre en bavardages. Pour continuer avec des infos dont vous vous foutez complètement, j'ai trouvé une perruche ondulée. Je me demande à qui elle peut bien être. Faudra-t-il faire la tournée des voisins pour le leur demander ?

Sinon, une idée a germé dans ma petite cervelle embrumée. Il se trouve que, bien souvent, je ne me sens pas libre. Physiquement, bien sûr, je le suis. Psychologiquement, socialement, non. Je me suis fait la réflexion qu'il serait enrichissant de partir en caravane au hasard des routes avec une bande d'amis. Le comble de la liberté. Pour l'heure, je suis peut-être un peu jeune... mais la majorité n'est pas si loin après tout, n'est-ce pas ? J'en ai parlé “en passant” à E. qui m'a avouée être tentée. Je crois que je n'aurai pas de difficulté de “recrutement” lorsque le moment sera venu.

Dans quelques années... Avec un peu de chance, j'aurai mon permis. Si j'arrive à obtenir cette ****** de carte d'ASSR que j'avais pourtant passée mais que l'on ne m'a jamais donnée.
Cette idée de “vadrouille” en caravane n'est peut-être pas si idiote que vous pourriez le croire : ça me motivera pour apprendre à conduire... ce qui ne m'enthousiasme pas plus que cela, mais que je ferai tout de même car cela rend des services.

Venons-en au titre (à la fin de l'article... Original, non ?). J'ai vu sur un forum ce que je suppose être une grosse connerie. C'est censé venir de TF1, mais... Bah, voyez vous-mêmes : http://www.cyberados.com/index.php?showtopic=3705&hl=

Dimanche 11 juin 2006 à 18:08

Sans doute vous êtes-vous déjà rendu(e) sur un chat, pour faire des rencontres ou juste pour passer le temps. Hélas, c'est une activité éprouvante, surtout pour nous les filles. En effet, chaque jour, des centaines de boulets sauvages sont lâchés sur le Web, prêts à bondir à tout moment. De plus, ces étranges créatures sont perpétuellement en ruth.

Lorsque vous vous connectez sur un salon, on vient immédiatement vous parler. On vous pose des questions très précises sur votre taille, votre poids, la couleur de vos yeux, vos mensurations, le nom de votre chien et éventuellement (mais c'est facultatif) sur votre personnalité. Suite à cet examen minutieux, qui vous rappelle étrangement la façon dont on choisit sur un catalogue une nouvelle tondeuse à gazon pour son jardin, votre interlocuteur consent parfois à poursuivre la discussion. À condition que vous ayez MSN, bien sûr.



Certains “consommateurs” sont plus indulgents sur le choix de la tondeuse : ils ne prévoient qu'un usage unique. Ceux-ci vous demandent donc, sans plus de préambules, si vous êtes chaude ce soir. Hélas, mon pauvre, le fond de l'air est bien frais.

Ne croyez pas que je dénigre totalement les chats : il arrive (quelquefois) de rencontrer des personnes civilisées... avec qui vous perdrez contact par la suite. Dans des cas encore plus rares, où vous resteriez en liaison avec cette personne, vous pourriez la voir dans la vraie vie. Et en faire votre amie, ou plus si affinités. Un conseil cependant : ne comptez pas trop là-dessus.

Voilà bien longtemps que j'ai déserté les tchats. Malgré tout, que ne ferais-je pas pour vous ? Aujourd'hui j'ai donc, au péril de ma vie, recueilli ces quelques fragments de conversation :

gogo> salut saa
Siyah-Cicek> oui et toi?
gogo> b1 merci
gogo> ta msn stp
Siyah-Cicek> non dsl
gogo> ok by by

said 113> salu t'm le s ex
Siyah-Cicek> bien sur
Siyah-Cicek> sauf si c'est avec toi
[fin de la conversation]

Anon1027> passe moi ton numero de telephone
Siyah-Cicek> 118 218
Anon1027> tu ment
Siyah-Cicek> non, pas du tout
Anon1027> ci
Anon1027> allo
Siyah-Cicek> d'ailleurs avec cette foutue pub je reçois plein d'appels
Anon1027> mes moi je veux ton numero
Anon1027> allo

Mais j'ai gardé le meilleur pour la fin :

quentin> t coment phisiquement?
Siyah-Cicek> tres moche
quentin> interessant
Siyah-Cicek> ouais
quentin> t chode?
Siyah-Cicek> pour toi, je suis congelée
quentin> merci c gentil
Siyah-Cicek> ouais
quentin> tu suce
Siyah-Cicek> oui
Siyah-Cicek> des chupa chups
quentin> et tu aime
Siyah-Cicek> bien sur
Siyah-Cicek> mais je prefere les crocodiles en gelatine
quentin> c different
Siyah-Cicek> ouais
quentin> mai c bon quan meme

Dimanche 4 juin 2006 à 14:09

Je n'ai pas vu cette année passer. La rentrée ? C'était hier. Mon entrée au lycée, “dans la cour des grands”. Des rencontres intéressantes, plus de maturité qu'au collège, plus de liberté aussi. Ces neuf mois se sont écoulés à vitesse grand V. On jurerait que le temps s'accélère au fil des ans, ça me fait peur.
Je ne parviens pas à me faire à l'idée que ça y est, je suis en vacances. Pour trois mois ! Que vais-je faire pendant tout ce temps ? Non pas que je veuille travailler, bien sûr.
Cette dernière semaine fut... Intéressante. Pas un chat, ou presque, dans le lycée. Une journée entière à jouer aux cartes jeudi avec L. et E. J'ai réappris les règles de la belote...

Des nouvelles têtes, j'en verrai encore l'an prochain. Mes nouvelles rencontre s'en vont qui en S, qui en ES... et moi en L, après maintes hésitations. Pourquoi des hésitations ? Parce que certains auraient voulu me pousser vers S, la “voie royale”. Or, je sais pertinemment que je suis plus littéraire. Peu de débouchés ? Peut-être, mais... si je m'en vais m'emmerder (passez-moi l'expression) en S je sais qu'après le bac je reviendrai à mes centres d'intérêts. Un métier dans la culture, les langues... m'attirerait davantage qu'une profession scientifique.

La seule chose qui me fait un peu peur, c'est la philo. Un grand imbécile de terminale L a d'ailleurs tout fait pour cela (^^').



Il n'existe qu'une classe de première L et une classe de terminale L dans mon lycée... Car tout le monde fuit ?

Hier soir, je suis allée au gala de E. , qui dansait du modern-jazz.
Dans deux semaines, deux autres amies font du hip-hop. ‘Faudra pas que je rate ça.

[Cet article passionnant est dédié à Amélie, mon unique lectrice régulière, qui suggérait que je parle plus de ma vie. Je ne pouvais pas lui refuser ça ;-)]

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