Samedi 24 février 2007 à 23:36

Ça y est, Lisa a un copain. Je suis heureuse pour elle, mais je suis désolée qu'elle se soit brouillée avec une amie à cause de cette histoire. J'ai rencontré “l'élu” au cours d'une après-midi sympa où elle nous avait concocté un peu de son délicieux fondant au chocolat.

Le lendemain, nous sommes allées à la médiathèque pour les TPE. Benjamin nous a lâchées, je ne sais même pas s'il a bossé sa partie. Lisa et moi avons exploré le rayon “la France de 1939 à 1945”. Nous cherchions des documents sur la propagande sous Vichy... Etonnamment, sur 50 bouquins, on en trouvait 40 sur la Résistance et 10 sur la collaboration. Genre : “Sous l'occupation, les Français ont résisté héroïquement”. Et ça, c'est pas de la propagande ? J'ai aussi fait un tour à l'étage “littérature” pour jeter un oeil aux écrits de L-F Céline, réputé pour avoir été de mèche avec les collabos. Mais bien sûr, les oeuvres les plus compromettantes n'étaient pas en rayon. On évite, on fait comme si rien n'avait existé. Quoi qu'il en soit, j'ai feuilleté deux romans : ce gars m'insupporte, par son style et par ses propos.
Sinon, nous avons avancé. Mais il reste du travail, et il faut tout rendre dans deux semaines... pendant lesquelles on va retourner en cours. Quand est-ce qu'on aura le temps de terminer ?

J'ai pas eu beaucoup de nouvelles de Bubulle et de Carlito, ça m'énerve.

J'ai trouvé un gars qui dessine sur des pare-brises sales. Epatant, non ?

Son nom est Scott Wade.

Entre les sorties, les TPE, les discussions sur MSN et les moments où je ne fais rien, je n'ai pas réalisé tous mes objectifs. Oui, parfois, je ne fais rien... Vraiment rien. Je vous jure. Je ne sais pas comment c'est possible. Je suis assise quelque part, les yeux dans le vague, et l'heure tourne. Quand je m'en aperçois, j'ai envie de me baffer. Je préfère encore quand je fais autre chose que ce que j'avais prévu, puisqu'au moins c'est quelque chose. Bilan : je n'ai pas touché à ma guitare depuis un mois, il me reste beaucoup de devoirs à boucler et je n'ai pas écrit ma nouvelle pour le concours. C'est râpé, maintenant. Je vais me coucher dans quelques minutes et demain je dois donner un coup de talon pour les TPE ainsi que réapprendre à jouer de la guitare si je tiens à ma vie (mon prof de musique n'est pas si sauvage, mais je finirai par mourir d'une crise de nerfs). J'me hais. J'aime écrire et c'est quelque chose de très important pour moi, mais je suis infoutue d'avoir le temps et l'inspiration quand il faut. Une pseudo-écrivain devrait écrire fréquemment, non ? Pff. “Ecrivain” : c'est une des rares illusions dont je me berce depuis mon plus jeune âge. C'est sans doute idiot. Passons.

Le chat s'est encore blessé. Sachant que c'est fréquent et qu'en plus il a le sida, c'est très dangereux. Ma mère a décidé de prendre des mesures... Verdict : prison à perpétuité. J'ai pris la défense du chat : c'est un animal de nature libre qui a toujours vécu à la campagne, il est très malheureux quand il est enfermé. De plus, il se blesse généralement la nuit mais on peut le laisser sortir le jour. Un autre argument, qu'il ne faudrait pas négliger, est qu'il pousse des miaulements déchirants jour et nuit pour qu'on lui ouvre. Ça fait deux nuits qu'on ne dort pas -_- (non, ce n'est pas que pour ça que je me fais l'avocate de cette charmante créature). J'ai essayé d'avoir ma mère par les sentiments : “Imagine que tu te réveilles un matin pour découvrir que tu es emmurée dans ta maison ?”. Ça paraît idiot comme ça, mais elle est claustrophobe. Pourtant, elle n'a pas cédé. J'ai alors plaidé pour la liberté conditionnelle : sortie le jour, sous surveillance. Rien à faire. Quand je pense qu'il ne sortira plus jamais, sauf en cage pour rendre visite au véto... Ou les pattes arrières devant (en voilà une expression étrange ! Je ne pouvais tout de même pas dire “les pieds devant”). Plus jamais, jamais, jamais... Je comprends qu'il devienne fou. À l'heure où j'écris ces lignes, il me casse les oreilles. Le jour où il s'échappe, je vous le dis, il reviendra plus. Tandis que, libre, il restait de bonne grâce.

J'ai regardé L'Armée des douze singes, avec Bruce Willis et Brad Pitt. Pas mal, mais triste.

Samedi 17 février 2007 à 21:06



Dolores est une passionnée. Dévorée par les sentiments, les idéaux, les feux qui ravagent l'être humain, elle aime à les retenir. Les fixer par de grands mots, de grandes phrases.

Sans se l'avouer, pourtant, elle regrette parfois de n'avoir pas assez souffert ; de n'avoir pas assez “vibré”. Masochisme ou rêverie ? Elle imagine souvent ce qu'elle ressentirait en telle ou telle circonstance. Elle agirait de telle manière ; enfin tel évènement déchaînerait ses souffrances. Perdue dans ses chimères (tantôt dramatiques, tantôt plus optimistes), elle est en réalité rarement blessée par le cours des choses.

Son expérience est moindre : autant de plaies dont elle ne peut se parer... Autant d'épreuves dont elle ne peut se féliciter d'avoir triomphé. La perte d'un être cher ? Elle l'a vécue, mais s'en est remise. Un amour dévastateur ? Il est vrai qu'elle a aimé, un jour. Un amour impossible... Impossible et, par conséquent, sans histoire. Libérée de ce désagrément, malgré son soulagement, elle se prit à le regretter quelque peu. Folle, trois fois folle ! Aux tréfonds de son âme, ne chérissait-elle pas son fardeau ?

D'infimes tracas, elle conserve le souvenir pour se construire. Ces délicieux tourments enfin achevés se trouvent colorés, encadrés, mis en vitrine. Ces chefs-d'oeuvre comblent à grand-peine le bagage presque vide de Dolores ; ils constituent son expérience, lui permettent d'exister.

[Image : Flamenco Dancer I, de Caroline Gold]

Mardi 13 février 2007 à 16:14

Deux bonnes nouvelles : je n'ai plus de gastro, et je suis en vacances. Deux mauvaises nouvelles : on est à la bourre pour les TPE, et je suis légèrement à la masse.

Vendredi, c'était l'anniversaire de Boucles d'Or. Lisa et Coincoin avaient amené des gâteaux. Samedi après-midi, je suis allée chez Lisa. On était censées avancer les TPE... On a surtout beaucoup bavardé. Je suis rentrée chez moi dimanche après-midi et j'ai “ramassé” Julie en cours de route. Elle est restée jusqu'à 18h environ, je crois. Le soir, j'ai regardé Tout sur ma mère de Pedro Almodóvar. J'ai beaucoup aimé.

Il y a une nouvelle version de MSN pour Mac. Dorénavant, on peut mettre et voir des messages persos. Par contre, aMSN reste plus évolué sur certains points : possibilité de mettre la webcam et d'envoyer des wizz (les possesseurs de PC, eux, ont tout en même temps, mais bon...). Je vais donc continuer à utiliser aMSN jusqu'à nouvel ordre, je crois.



Il fait bon aujourd'hui, on se croirait au printemps. Des myosotis se sont ouverts.

J'aimerais participer au concours de nouvelles de mon lycée. Je pensais leur envoyer celle que j'ai postée il y a quelques temps, que j'avais intitulée Au bout du chemin. Finalement... Boff... Je voudrais leur donner quelque chose de mieux.

Samedi 3 février 2007 à 22:18

Il y en a qui ont la musique dans la peau. C'est inné ; c'est un talent, une vocation, une passion, une raison de vivre. C'est une oreille, une sensibilité, une agilité. Mettez-leur un instrument dans les mains, ils en tireront toujours une mélodie. Chantez-leur un air, ils le reproduiront. J'ai connu une personne de ce genre.
Et il y en a qui n'ont pas le don, mais qui aiment bien tout de même. Qui apprennent, et qui obtiennent quelques résultats. Qui finissent par apprivoiser leur instrument comme on apprivoise un jeune chat. Ils chuchotent des mots doux à l'oreille de leur flûte ; leur guitare ronronne sous leurs caresses. Ils connaissent quelques airs sur le bout des doigts, les exécutent spontanément pour leur entourage ou pour eux-mêmes.
J'ai suivi sept ans de leçons de guitare sèche. Au bout de sept ans, je jouais de façon satisfaisante... les morceaux que j'avais travaillés. Aucune spontanéité toutefois, aucune facilité à jouer en public, assez peu d'oreille de ma part (en solfège, mon niveau en dictée de notes était risible ; je n'ai jamais compris comment j'obtenais mon examen chaque année). En sept ans, je n'ai jamais réellement apprivoisé ma diva de bois verni. J'ai pourtant passé quelques bons moments en sa compagnie, j'ai apprécié sa voix et le contact de ses cordes sous mes doigts. Chaque année, l'école de musique organisait un examen pour imiter les conservatoires. Il y a deux ans, on m'a félicitée et l'on m'a déclaré, sur le ton de la plaisanterie, que je serais bientôt une nouvelle Ida Presti.
J'étais donc capable de jouer. Capable de progresser. Mais elle restait, encore, une étrangère. Je n'avais (et je n'ai toujours) aucun don ; j'avais simplement bénéficié d'un certain nombre de leçons. Elle refusait de s'ouvrir à moi. L'an dernier, elle se fit plus distante encore : je perdis quelque peu ma motivation. Désespérée, je choisis pourtant de continuer. Ma huitième année a débuté, mais je n'ai guère touché à mon instrument. Je n'ai plus le temps. Je retrouve mon professeur une demi-heure par semaine pour qu'il constate l'évolution de mon absence de travail. Je régresse, je perds tout ce que j'ai acquis. Il semble parfois que je touche à une guitare pour la première fois... Le fruit de sept ans de travail s'évanouit. Je ne pourrai jamais continuer. Ça ne servirait à rien. Pas le temps, pas la capacité, aucune habileté. Recommencerai-je après mes études ? Dans quelques années. Reprendre tout à zéro... à zéro... à zéro... Je suis nulle. Je n'y peux rien. Je m'en veux.  La musique ne coule pas dans mes veines, certes. Mais pourquoi me refuser un plaisir d'amatrice ? Belle rousse, pourquoi repousses-tu mes avances ? Tête lourde, doigts gourds, une main d'acier sur mes entrailles, une boule de pétanque dans mon gosier, de la brume dans mes yeux. Faut-il être stupide pour pleurer sur un instrument.



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