Samedi 27 janvier 2007 à 18:19

La vie continue. Lundi dernier, j'ai squatté le lycée Pompidou pendant une heure. Ce soir, je vais voir Andromaque au théâtre des Treize Vents (c'est pour le Français mais d'autres, qui ont vu la pièce avant moi, ne l'ont pas aimée. Bref, on verra bien). Dimanche, je vais voir un cosplay au Corum avec Ombe. Lundi prochain, entre midi et deux, on va tous chez Boucles d'Or : AimelesFinlandais, Neirda (le petit nouveau) et moi-même. Les TPE patinent dans la semoule, ‘faudrait peut-être s'affoler un peu. Tout ce qu'on a fait, c'est découvrir l'identité secrète de Dieu, ce qui nous aurait valu le bûcher en d'autres temps (en fait, les membres des autres groupes racontent aussi des choses bizarres entre eux au lieu de travailler, ce qui ne nous rassure qu'à moitié). Il faut qu'on réserve la salle pour notre anniversaire commun : Ombe, AimelesFinlandais, Boucles d'Or et moi. J'ai bientôt un bac blanc de Français. J'aimerais bien voir Bubulle et Carlito plus souvent.


Eloge à la paresse n°1, de Philippe Ramette (C'est un génie ce type :o)

Dimanche 14 janvier 2007 à 0:30


Elle, c'est Wendy. Elle est une personne ordinaire, avec ses qualités, ses défauts, sa sensibilité, ses goûts et ses opinions.
Ses avis sur le monde se construisent souvent par une longue réflexion. Elle envisage tous points de vue, sans omettre ceux qui semblent aux antipodes des siens ; elle tente d'oublier ses préjugés, sans les éradiquer sans doute, mais souhaiterait les mettre de côté le temps de sa recherche.
Le fruit de ces méditations paraît souvent étrange aux interlocuteurs de Wendy ; des opinions nuancées qui lui valent des reproches : sur un sujet, il faut toujours choisir un “camp”. Sois pour, sois contre, mais sache ce que tu veux. Ah, comment ? Tu remets en question ceci ? Ce sont pourtant des évidences, tu n'as pas le droit de dire cela.
Ces gens semblent si sûrs. Sont-ils si vifs d'esprit, si solides psychologiquement, qu'ils ne doutent jamais d'eux ? Toujours des positions bien arrêtées émanent de ces éléments éclairés. Intelligence et constance, ou apparences d'un esprit équilibré ?
Des propos agressifs servent parfois les idées de ces gens. Face à eux Wendy avance, hésite, légère et indécise, telle une feuille poussée par le vent et suspendue entre ciel et terre. Elle se lance dans la bataille en écartant de son mieux attaques personnelles et verve déstabilisante mais quelquefois dénuée de sens. A-t-on raison lorsque l'on frappe plus fort ? Parfois, elle ne se sent pas en confiance et n'ose se mettre en danger. Comprenez-la : elle ne sait comment réagir face au mépris ou à l'incompréhension. En d'autres jours favorables, elle se dévoile. De façon aléatoire, elle s'expose sans s'imposer.
Du talent oratoire, de la ténacité et un brin de provocation : voici ce qui permet de convaincre, d'agir, de se justifier ; et ce, que vos propos soient fondés ou non. Avec un peu d'aplomb, une insanité semble quelquefois limpide ou sème le doute chez les défenseurs de la thèse adverse. Ces caractéristiques, Wendy ne les possède pas. Elle croit pourtant -il lui semble- qu'elle ne vaut pas moins que les autres, mais ne parvient pas toujours à faire porter sa voix. Hélas ! Pauvre Wendy : son âme est trop tendre pour affronter le monde des hommes.

Jeudi 4 janvier 2007 à 23:29

  Les yeux las, le vieillard retira ses lunettes. Il effleura pensivement sa canne des doigts.
  « Mon Dieu, murmura-t-il, un pointe de mélancolie dans la voix. Mon Dieu, que puis-je donc faire ? »
  D'une main tremblante, il réajusta les roses fraîches déposées une heure plus tôt dans le vase de céramique bleue, sur le bureau. Ces roses... Si belles, si éphémères, telles une vie humaine. Des images, des souvenirs s'imposèrent aussitôt à lui : indistincts, voilés, à demi effacés par le temps... Mais au ô combien entêtant demeurait leur parfum !
  Un frisson saisit l'ancien. Il demeura quelques instants silencieux ; les seuls battements de son coeur ponctuaient le silence.
  Elise avait déposé ces fleurs ; elle avait passé le balai, s'était assurée que le vieil homme ne manquait de rien, puis s'en était allée.
  Louise avait acquis ce vase des années auparavant, lors d'un voyage au Portugal. Louise. Pourquoi s'était-elle enfuie ? Comme les autres.
  L'ancien ferma les yeux.
  « Cela ne peut durer. »
  Il souleva ses paupières brûlantes. Il assembla quelques papiers épars, y mit un peu d'ordre et les enferma dans le tiroir du petit secrétaire, avant de poser la clé à l'endroit habituel : à droite du pot à crayon, avec le coupe-papier espagnol -une reproduction miniature de l'épée du Cid Campeador, achetée dans une boutique pour touristes-.
  Le vieil homme était comme cela, minutieux, depuis toujours. Chaque chose devait être à sa place. Qu'adviendrait-il, songeait-il, s'il mourait et que l'on trouvait sa maison en désordre ? Sa hantise. Il se devait de disparaître dignement, en un lieu propre et rangé.
  Il se leva péniblement et s'en fut à la cusine. Il avait si soif ! La carafe d'eau lui parut lourde, bien lourde. Il se désaltéra du bout des lèvres et s'essuya la bouche de ses doigts gelés.
  Sa vie se déroulait sans saveur en l'absence de Louise. Il se sentait si las.
  « L'heure approche », prononça-t-il d'une voix faible.
  Silence.
  « L'heure approche », répéta-t-il.
  Pourquoi ne venait-elle donc pas ?
  Le sang du vieillard battait à ses tempes. Pris de vertiges, il partit s'allonger. Ses douleurs ne sauraient durer encore longtemps, songea-t-il...
  Il ne souffrait plus lorsque la sonnette retentit. D'une dextérité surprenante, il se leva. Tandis qu'il s'avançait souplement vers la porte d'entrée, il s'étonna des effets du sommeil miraculeusement réparateur que le visiteur venait d'interrompre.
  Il n'eut pas le temps d'ouvrir : Elise, à son habitude, s'était déjà invitée.
  « Te voilà déjà ? » s'étonna l'ancien.
  La jeune femme, distraite, ne sembla ni le voir ni l'entendre et poursuivit sa course vers la chambre du vieil homme.
  « Papa ? appela-t-elle.
  - Je suis ici » , rit-il. Sa voix possédait l'éclat d'autrefois.
  Sans l'écouter, Elise entra dans la chambre vide. Un cri étranglé lui échappa.
  Intrigué, l'ancien s'approcha. Une respiration haletante lui parvenait à présent. Sa fille pleurait...
  Il s'immobilisa sur le seuil, muet de stupéfaction. Sur le petit lit en bois d'acajou reposait le corps d'un mince vieillard. Les mains crispées sur sa poitrine, ce dernier semblait fixer Elise prostrée à son chevet. Ses cheveux d'argent auréolaient un visage marqué par le temps ; sa bouche entrouverte semblait interroger la visiteuse : « Pourquoi pleures-tu ? Sèche tes larmes, tout va très bien à présent... »
  « Elle s'en remettra », affirma une voix douce derrière l'ancien, qui se tourna vers celle qui avait parlé.
  Louise. Pas Louise telle qu'elle était à sa dernière heure, ravagée par la douleur, mais  telle qu'il l'avait rencontrée soixante ans auparavant.
  L'ancien lui tendit la main ; la main d'un jeune homme de vingt-deux ans.



Lundi 1er janvier 2007 à 19:39

Il y a trois jours, j'ai su un peu mieux qui était Amélie. Première fois que tu te connectes quand je suis là, hein... ;-)
Dis, j'ai trouvé une photo d'une manif sur le site du blocus. Je crois que je marchais juste derrière toi. C'est drôle, quand on y pense. On s'en était mêmes pas aperçu (normal, puisqu'on ne se connaissait pas ^^).

Nouvel an à Vendargues en rouge et noir. ‘Crevée. La flemme de raconter en détail la raclette, le karaoké, les pétards (pas à fumer, hein !), le flirt de certaines avec un poster de Djibril Cissé à poil, la danse jusqu'à 4h du mat (j'dois avouer que j'ai connu une meilleure musique, mais bon...), le champagne, le film jusqu'à 6h du mat (que j'ai été la seule à regarder, alors que les personnes qui voulaient le voir se sont endormies...).



J'ajoute un fond sonore : Kecharitomene, de Loreena McKennit. Elle est peu connue, mais j'apprécie beaucoup de qu'elle fait. Bon, évidemment, ce n'est pas ce qu'il faut écouter quand on a envie de quelque chose qui bouge. C'est une Canadienne passionnée de musique celtique et orientale ; elle fait les deux et les mélange parfois. Elle voyage beaucoup, rencontre les hommes et les cultures et puise son inspiration dans les lieux qu'elle visite.

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