Dimanche 24 juin 2007 à 13:40

Quand j'avais sept ou huit ans, on m'a conseillé de lire une Bible (version soft) pour ma culture générale. Ça traînait là. Je ne sais pas pourquoi on l'avait, elle appartient à mon oncle, mais je l'ai lue. Je me souviens avoir pensé que c'était bizarre et invraisemblable ; en plus, Dieu n'avait pas l'air très sympa.

Récemment, je ne sais pas pourquoi, j'en ai relu quelques extraits. Probablement à cause d'un bouquin que j'ai entamé (Les yeux dans les arbres, de Barbara Kingsolver) qui contient de nombreuses références.

J'ai trouvé qu'en fait, ces religions pseudo-monothéistes n'étaient pas loin des vieilles croyances polythéistes. C'est vrai ! Le dieu suprême (il y en a toujours un), c'est Dieu. Les anges, les saints, la Vierge, les prophètes sont souvent adorés comme des divinités secondaires. Quant au Diable, c'est une sorte de dieu maudit. Toutes les religions ont au moins un dieu sombre et maléfique, mais autrefois, on avait tendance à leur faire des offrandes pour ne pas les mettre en colère. Dans les traditions monothéistes, en revanche, toute forme de culte rendu au Diable est considérée comme sacrilège. De toutes façons, on sait bien que le christianisme, quand il s'est répandu, a tenté d'”avaler” le païen. C'est pour cela que l'on a mis Noël par-dessus le “jour du Soleil” du culte de Mithra. C'est pour cela que diverses divinités ont été associées à Satan, histoire de dire : “regardez, c'est le Mal”. Si on considère tout cela, les cultes sataniques sont concevables, non ? Ceci dit, personnellement, je ne compte pas rendre de culte à qui que ce soit.



Si Satan est “le vilain” de l'histoire, c'est parce qu'il s'est opposé à Dieu et qu'il s'est fait chasser. Comme le peuple préfère Dieu, ils n'aiment pas Satan (il y a du favoritisme). On raconte de nombreuses légendes dans lesquelles des hommes vendaient leur âme au Diable contre certains services dans leur vie mortelle. En fait, c'est logique : ceux qui sont dévoués à Dieu sont censés aller à ses côtés après la mort, et les adeptes du Diable font la même chose. Chacun vend son âme à qui il veut. Tout ça entraîne des questions chez moi : que font nos chères divinités avec toutes les âmes qu'elles gagnent ? En décorent-elles leur salon ? Et les gens qui ne se vendent ni à l'un ni à l'autre, où iraient-ils ?

Dernière remarque, pourquoi la Bible est-elle censurée ? Il y a des choses qui ne figurent pas dans la version chrétienne de la légende. Comme la révolte des anges, justement, ou bien l'épisode de Lilith. Dommage, ça mettrait un peu de piment. Mais c'était tellement plus pratique d'effacer celle qui était l'égale d'Adam, et de ne garder que la femme sortie de la côte de son mari. Et de la déclarer inférieure. D'ailleurs, pourquoi a-t-elle été punie plus sévèrement que lui lorsqu'elle lui a donné le fruit ? Il n'était pas obligé d'en manger. Qu'il s'en prenne à lui-même. Et puis, si la femme était “inférieure”, il aurait fallu la traiter avec plus d'indulgence, non ? Elle ne savait pas ce qu'elle faisait 0=).

[Je sais que tout ça paraît un peu confus, mais ça me fait plaisir de divaguer de temps en temps. À part ça, moi, ça va. Jeudi soir, j'ai fait la fête de la musique avec Boucles d'Or, Ju-chan, Flo, Lorette et d'autres. J'ai vu Dorian et Seiya en coup de vent. Je n'ai même pas pu dire bonjour à Dorian puisqu'il était toujours “occupé” avec sa copine et qu'ensuite il s'est barré.]

[Demain mon oral de Français, courage, courage... Après, les vacances.]

Mercredi 20 juin 2007 à 20:10

Vivement le 25 après-midi. Il faut que je me motive un peu, pour ces textes. Rien de bien neuf, à part un léger pétage de câble hier au téléphone. J'ai Plus rien des Cowboys Fringants dans les oreilles. Joyeux. J'suis un peu vide.

La devinette du jour (attention, ça vole très haut) : pourquoi les pompiers belges ont-ils une baignoire sur le toit de leur camion ? [désolée pour ces pauvres belges qui subissent ces blagues débiles].

. Réponse : pour la sirène.

[Photo de Philippe Ramette]

Vendredi 15 juin 2007 à 20:22

La Vue vous aveugle : fermez les yeux. N'ayez pas peur. Partez à la rencontre de la Matière.

Le mur, d'abord, rugueux comme une langue de chat, écorche votre joue. Morsure du plâtre sur vos doigts poudreux. Lentement, avec précaution, poursuivez votre exploration. Sous votre peau, le papier succède au plâtre. Lisse et glacé comme un rêve de voyage. Vous glissez doucement le long de la Matière, jusqu'à une chaise en bois. Promesses de forêts oubliées, depuis longtemps éteintes.

Les objets défilent sous vos doigts et vous ne reconnaissez rien. Du bois à nouveau. La peinture est neuve encore, et lisse. Coulisse le panneau. Porte d'un nouveau pays à l'odeur de lavande... La douceur qui effleure votre visage. Caresse des étoffes : tissus, laine, duvet, forêt profonde et silencieuse.

Revenez un instant sur vos pas et embrassez le sol : c'est la fraîcheur, cette fois, sous vos paumes et votre front ; les baisers de glace du plancher sur votre peau. Parcourez de vos ongles les jointures des carreaux. Si vous prêtez l'oreille à cet instant, vous percevrez la musique. Elle est aussi antique que le monde lui-même : des tambours dans les profondeurs de la Terre... ou dans les vôtres.

Le sentez-vous ? Vous avez enfin trouvé la Matière. Vous ne faites qu'un avec elle. Vous êtes le sol, vous êtes les murs, vous êtes les forêts lointaines et les pays de glace.

Dimanche 10 juin 2007 à 19:26

Il fait clair ce soir : les grillons s'en donnent à cœur joie. Il fait doux : ce que je veux c'est la musique les amis les jeux... c'est tout. Pépiez crissez, la brise sur mes joue. Et joue dans mes cheveux. Le chant de la tourterelle ! Cette soirée m'appelle. Au loin, les enfants des voisins emplissent le quartier de cris. Les pins me tendent leurs mains, et puis le thym, le romarin. L'olivier, émerveillé, tend son visage vers les nuages. Des invités d'été dans une soirée bavarde empliraient de leurs rires le soir qui tombe. Les duvets sur l'herbe, les confidences incessantes, les sourires : sur les lèvres et dans les yeux. À la fin s'endormir, ou peut-être pas. Je veux rester dehors, je ne dois pas avoir tort. Tout en moi espère les veillées estivales, et pour le moment râle... Je n'ai pas sommeil ce soir, espoir... Mais je m'enferme dans le noir.



[J'ai pris ma guitare, hier et aujourd'hui. J'ai joué des morceaux anciens qui me sont revenus sans trop d'efforts. Ils prenaient sous mes doigts un goût salé et sucré à la fois... nostalgique. Dire que j'ai attendu de ne plus prendre de cours pour en jouer de moi-même. Dire qu'il y a deux semaines, je n'y touchais pas- sauf le jeudi : trop démotivée. Maintenant, je suis tombée si bas que cela ne me fait plus rien. J'ai échoué comme une baleine sur la plage, alors prenons-le avec le sourire. Offrons-nous quelques morceaux simples, pour le plaisir...

Demain et après-demain, je passe le bac de sciences, de maths et l'écrit du Français. Souhaitez-moi bonne chance !... Sauf si personne ne me lit, auquel cas, c'est promis, je n'en voudrai pas à ceux qui ne connaissent pas mon existence de ne pas m'avoir soutenue. ]

Image : Listening fields de Rob Gonsalves

Jeudi 7 juin 2007 à 22:50

Au terme de sa huitième année de guitare, la jeune fille se présenta à l'examen (organisé par la petite école de musique dans l'espoir d'imiter les conservatoires). Assise devant le jury, elle exécuta avec aisance une pièce complexe et magnifique. Ses doigts couraient sur l'instrument ; son âme volait au rythme de la musique. Charmés, émus, les membres du jury la félicitèrent. Ils lui remirent son diplôme ; la jeune fille annonça alors, les larmes aux yeux, que ce morceau était un cadeau d'adieu : en effet, elle se voyait obligée de cesser les cours l'année suivante. Le professeur tint à lui signifier combien il était fier de l'avoir eue pour élève. Ce fut d'une voix chargée d'émotion que la jeune fille promit de revenir le voir de temps en temps. De petits anges roses apparurent soudain et jetèrent des fleurs multicolores sur l'assemblée...

Et maintenant, je vais vous avouer la vérité. Cette année, j'ai très peu touché à ma guitare. J'aime ça, pourtant, j'vous jure ! Mais entre les longs trajets, les cours, les devoirs, la vie sociale et bien entendu le repos, le temps me manquait. Par conséquent, je n'ai pas progressé. J'ai même régressé. On perd vite la main. Chaque jeudi soir était laborieux. Mon professeur m'a conseillé de ne pas tenter l'examen, “qui ne sert à rien, et puis, c'est pour le plaisir que l'on joue”... Mon dernier cours a eu lieu aujourd'hui. J'avais envisagé d'offrir quelque chose à M. L.., en guise d'au-revoir, mais je ne l'ai pas fait. Il m'a souhaité bonne chance pour le bac et pour la suite. Je cherchais quelque chose de gentil ou d'intelligent à lui dire tandis que je rangeais mon instrument. Enfin, avant de partir, j'ai bredouillé un : « Bon, hé bien... Merci pour les cours de guitare pendant toutes ces années... Au revoir... ». Il m'a répondu de rien, tu as fait des progrès depuis le début, même si cette année c'était plus difficile. Je suis sortie de la pièce et j'ai réalisé que c'était la dernière fois. J'ai longé le couloir... La dernière fois... Et j'ai eu le blues.

Je m'en veux d'être aussi bête.

[Photo : Ida Presti, considérée par certains comme la plus grande guitariste du XXème siècle]

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