Mardi 28 février 2006 à 16:40

Des fois je me sens un peu frustrée, je trouve que je ne profite pas assez de la vie. Mon existence est plate et morne...
Si on me demande ce qu'est "profiter de la vie", je prendrai pour exemple un séjour dans les Pyrénées que j'avais fait en quatrième (oui, ça commence à dater...).
Durant ce séjour, mon corps et mon esprit étaient toujours occupés, toujours sollicités (oui je sais, c'est une répétition mais ça fait bien >_<). Une semaine. Cela ne dura qu'une semaine mais, pendant une semaine, j'ai tout vu, tout fait. Enfin... C'est loin d'être vrai mais c'est l'impression que j'ai eue.
On a eu chaud. On a eu froid (surtout dans le refuge perdu au milieu de nulle part, sans porte, avec la tempête dehors). On marché en raquettes et glissé dans la neige en plein mois de mai. Puis on a à nouveau eu chaud. On a bougé, on a parlé. On formait un groupe sympa (à part deux ou trois imbéciles qui, au fond, n'étaient tout de même pas bien méchants). Randonnée, équitation, accrobranche... Marche dans la neige, coups de soleil. La carte s'est envolée, heureusement que le guide connaissait le coin.
La vie au gîte, tout ce qui faisait le charme de ce séjour, je m'y suis rapidement habituée. Pas une seule fois je ne me suis souvenue que j'avais une maison, une famille. Pas une seule fois ils ne m'ont manqué.
J'étais vraiment triste de repartir.
En revenant, j'étais persuadée d'avoir vécu des choses extraordinaires, persuadée que cela m'avait changée. Je me sentais sur mon petit nuage, "différente".
Et pourtant non : c'était une simple classe verte.
Et pourtant si : j'avais mordu la vie à pleines dents, et c'était la seule chose qui comptait.
Les semaines qui ont suivi mon retour, j'étais insensible à toutes sortes de choses qui m'auraient davantage fait plaisir d'ordinaire. Je me suis alors dit que j'avais été "trop" heureuse (comme si je n'en avais pas le droit...) et que les choses heureuses ne me faisaient donc plus d'effet.



Ça m'a bien vite passé.

Le temps a passé, ma vie est redevenue plate, vide, sans saveur. Peut-être que j'exagère. Je m'amuse quand même des fois.  Mais je m'amuse "normalement" et, comme avant, je suis frustrée.

Je veux encore mordre la vie à pleines dents.


Dimanche 22 janvier 2006 à 11:20

Je suis allée voir "Le secret de Brokeback Mountain" hier. Malgré quelques longeurs, il n'est pas si mal. Mais ça m'a un peu déprimée, mise en colère surtout... Car ça reflète la réalité, ça reflète l'intolérance bête et méchante.



L'histoire : deux jeunes Cowboys, Jack Twist et Ennis del Mar, se rencontrent à Brokeback Mountain (dans le Wyoming). Ils sont chargés de faire paître des moutons. Un amour sauvage naît alors entre eux. Lorsqu'ils se séparent, chacun construit sa vie de son côté : ils se marient, ont des enfants. Ils se revoient de temps en temps, "pour aller pêcher" mais doivent garder leur terrible secret : si les gens apprenaient qu'ils s'aimaient...

Et voilà. Comme vous pouvez le constater, ce film traite de l'homosexualité. On y voit des préjugés qui existent toujours. On y voit des hommes se faire assassiner... pour la seule raison qu'ils aiment ! C'est injuste, non ? Concrètement, en quoi cela dérange-t-il "M. Tout le monde" ? Pourquoi dire et commettre des choses atroces contre des êtres un peu différent sexuellement, mais comme nous sur les autres points ?

Les choses n'ont pas évolué : après la loi du PACS, des manifestants ont défilé avec des pancartes "les pédés au bûcher". Ça me met hors de moi !

Samedi 14 janvier 2006 à 18:52

C'est vraiment bête, si une personne de mon entourage tombe ici j'aurai peut-être honte, mais tant pis. Merde, je fais ce que je veux.
Ça vous arrive d'être mal sans savoir pourquoi ? Ou de regretter ce que vous êtes ?
Quand on grandit, on est censé se perfectionner... On pourrait penser que je suis moins timide que lorsque j'étais petite. La vérité, c'est que je ne parlais pas aux adultes à part à mes parents et à quelques autres privilégiés (ne me demandez pas pourquoi). Aujourd'hui je n'ai plus ce problème... Malgré ça, en repensant au passé, il me semble que j'étais plus sociable avec les personnes de mon âge.
Je ne suis pas non plus asociale : j'ai quand même un certain nombre d'amis (ou plutôt un certain nombre de connaissances dont certains amis). Mais quand je me trouve en compagnie de personnes inconnues, je reste silencieuse et mal à l'aise. Pas toujours, mais ça arrive souvent quand... j'attends le bus (!!).
On pourrait penser que j'ai gagné du courage. Il y a quelques années, je m'opposais à certains qui jouaient "les durs" et tentaient de m'intimider. Ça fait longtemps que je n'ai pas revécu de pareille situation mais si cela devait arriver, réagirais-je de la même façon ? Je n'en sais rien...On pourrait penser que je suis devenue forte, que j'ai pris mes marques et que j'ai gagné en assurance. Pas tant que ça.
Je ne suis pas celle que je voudrais être, je ne sais pas que faire de moi-même. J'ai parfois l'impression d'avoir régressé, j'ai parfois en mémoire la petite fille que j'étais il y a quelques années et qui me paraît tout à coup plus franche, plus courageuse, plus nature que ce que je suis aujourd'hui. C'est grave docteur ?



Je devrais changer certaines choses en moi, et mieux accepter d'autres points que je ne peux pas modifier. En quelques mots, rapprocher le "moi" idéal et le "moi" réel. Oui, mais c'est plus facile à dire qu'à faire. Et moi je suis là, je me trouve comme une idiote à parler toute seule sur un blog désert que personne ne visite, et je me plains. M'enfin, ya un avantage : ça me défoule. Ça fait un peu de bien et ça permet de laisser une trace de ma bonne résolution (rapprocher mes deux "moi"... Non, je ne suis pas schizophrène).

Tiens ! Moi qui disais ne pas prendre de résolutions pour le nouvel an.

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