Je suis dans une bulle. Si confortable, quoique... La fatigue. C'est tellement étrange comme sensation. Violence mais plaisir. Fatigue mais satisfaction. Appréhension mais le moral est là. Je ne vois plus le monde tourner, il tourne pourtant... J'écoute parfois les infos mais je rate des choses. Je ne sais pas si je serai à la hauteur, si j'embarquerai à nouveau l'an prochain, sans doute non. Je n'ai pas envie, mais un peu quand même d'un côté. Mais non, en fait. Absorbée tout entière par une vie qui vous laisse à peine reprendre votre souffle, je serai sans doute éreintée à la fin. Je ne sais pas si je pourrais en prendre pour deux ans, et d'ailleurs, pour quoi faire? Et toute cette frustration. Le temps manque affreusement. Mais si je pars... Sera-ce une libération ou retomberai-je dans ma paresse habituelle? Et sortir de cet univers si étrange, si particulier dans lequel je vis, cela ne sera-t-il pas trop brutal? Et fade? J'ai peur de sortir de cette bulle, et envie à la fois. Peut-être serai-je plus libre aussi. Mais où aller? D'un côté, j'aurais voulu rester pour faire partie des anciens, accueillir les nouveaux comme on m'a accueillie. Organiser des moments qui ont été très forts pour moi. D'un autre côté, je ne sais pas très bien ce que je fais ici. Et puis, il paraît que la deuxième année c'est moins bien. Évidemment, il faut songer davantage au concours... qui ne m'intéresse pas spécialement, quand bien même j'aurais une chance de l'avoir. Si je pars, que ferai-je? Une matière unique, ça risque de m'ennuyer. Rien n'interdit d'apprendre aussi des choses par soi-même, mais si ma flemme naturelle reprend le dessus après avoir été violentée pendant un an... Ça m'énerve, cette difficulté à prendre des décisions.
Haha. J'ai reçu ma carte d'étudiante de la fac, bien que je n'y aie jamais mis les pieds (pas à celle-là, en tout cas). Notre homard s'est fait kidnapper puis restituer, et pour nous venger nous avons volé la girafe des ravisseurs, qui l'ont cependant récupérée. Nous avons eu droit à un blocus (soupir... Plus le temps passe, plus je me sens blasée des blocus... Quand je pense qu'à l'époque du CPE, j'étais tout feu tout flamme... La vieillesse? La maturité peut-être...) qui nous a fait rater le repas de Noël. Nous avons acheté un cageot de mandarines à la prof de Lettres, qui nous a ensuite cruellement« obligés » à en manger.
Je suis en vacances. Je vais revoir tout le monde.
C'est étrange comme la prépa s'impose, chaque jour un peu plus, au point qu'on se demande comment on peut vivre sans. Sans l'émulation, le stress, les découvertes quotidiennes en cours, les crises de "jenaimaaaarrebordel"... C'est atroce, et en même temps... On a de la chance de vivre ça, non ?
J'ai rigolé au passage sur le CPE. Toi aussi, à 7h15, à installer les grilles devant ton lycée ? C'était quoi déjà... L'espoir ? L'envie ? La motivation ? La prépa, ça apprend la résignation... Et à attendre... les vacances ? :)