On a changé d'heure, il ne fera donc pas nuit quand j'arriverai au lycée, à la rentrée. N'empêche, le lycée Joffre la nuit, quand il pleut, c'est super joli. Si si. Vendredi dernier, j'ai cru passer dans une autre dimension. Je suis arrivée tôt et le pion (par inadvertance ou par pitié) m'a laissée entrer. Il n'y avait personne, nulle part, tout semblait dormir sous cette lueur bleuâtre, on distinguait à peine les choses... Comme dans un rêve. Et la pluie sous mes pieds, dans mes oreilles, qui pianotait de ses milliers de doigts sur mon parapluie. En m'approchant du bâtiment où je devais avoir cours presque une demi-heure plus tard, j'ai vu les fenêtres allumées. J'ai entendu une musique douce. Des femmes de ménage invisibles travaillaient à l'intérieur. Présence quasi fantôme dans ce décor étrange. Ça n'a duré que quelques minutes, avant que les gens -les gens de la vraie vie-n'arrivent.
C'est peut-être étrange de s'émouvoir de son lycée, mais bon. Voilà. Ça prouve que j'avais bien besoin de vacances.
La fleur de cerisier tombe de l'arbre, mais elle repoussera. Alors, bon. De toute façon, ce n'était plus vraiment une fleur de cerisier. C'est une fleur qui a trop changé.