Paris. Un bref retour il y a onze ans, deux ans après mon départ. Quatre jours.
Paris. Trottoirs et pigeons. Des serpents d'acier parcourent à grand fracas les entrailles de la terre. Musiciens sur les quais, tickets oubliés au fond d'une poche. Pour la deuxième fois de ma vie, c'est un retour à la source. Dans la maison de mon oncle, qui fut la nôtre autrefois.
Paris ! Les lieux où mes pas m'ont portée autrefois. Le chemin de l'école du quartier : ma grande soeur m'y emmenait ; “Regarde devant toi ! me disait-elle, ne regarde pas tes pieds !” ; les caves de l'immeuble : on y avait mis de la mort aux rats, on m'ordonnait de ne pas y toucher, je songeais : “évidemment !” ; le parc floral : je ne m'en souvenais guère. À moins que... Une image, peut-être, fugitive et incertaine. Un long toboggan, rouge dans mon souvenir mais à présent jaune et bleu.
Paris ! Histoire, culture, monuments, expositions. Nous avons marché. Je voulais voir la tour Eiffel, je ne l'ai vue que d'en bas. Je n'ai pas osé me joindre à la fourmilière qui patientait à ses pieds pour gravir son corps immense.
Paris ! Je préfère vivre à la campagne, mais j'admets que j'apprécie la capitale... au moins pour y séjourner. À la longue, le bitume me chagrinerait sans doute... Là-bas, tout est si proche : expositions, cinémas, théâtres, édifices imposants, restaurants japonais qui servent autre chose que les classiques sushis. Les transports en communs... Quelle facilité ! Vous vous rendez sans difficulté d'un point à un autre. Ce n'est pas si aisé, ici.
Paris : c'est là qu'habite Sophie, rencontrée cet été à Valence. Nous nous sommes revues pour déguster au pied de la Dame de fer les frites les plus chères du pays, assaisonnées de quelques gouttes de ketchup dilué. Ça ne fait rien.
Paris, si vous habitez chez mon oncle, est l'endroit idéal pour apprendre à parler Estonien.
Paris, j'en reviens aujourd'hui.