De bonnes vacances touchent presque à leur fin. Virées en ville ou à la plage ; expédition de dernière minute à Rome pour se faire les jambes pendant quelques jours et tester de bons glaciers ; séjour en Belgique pour visiter et apprendre de nouveaux mots... ou de nouveaux usages pour des mots que nous croyions connaître. C... n’a pas quiché dans l’avion ; nous avons goûté des glaces au spéculoos, entendu nonante fois des sonneries de GSM, fait les courses et reçu quantité de souches ; « À tantôt ! » disait-on lorsqu’on quittait quelqu’un pour quelques heures. Nous avons goûté des bières, des frites, des gaufres et des chocolats. On nous disait « S’il vous plaît » en nous offrant un verre. Nous avons appris qu’une culotte était un pantalon. Nous avons fait la braderie et bu des péquets. Les gens avaient un fort accent, surtout les baraquis. Et, chance, pendant ces dix jours, il n’a presque pas draché. Par contre, manque de bol, ma tentative d’attentat a échoué (on m’a confisqué à l’aéroport un dangereux pot de pâte à tartiner au spéculoos).
Il fut étrangement facile de retrouver une vie normale après une année de prépa... Prépa dans laquelle je m’apprête à replonger. Mais je sais à présent qu’il y a peu de chances pour que j’en reste traumatisée. Non pas que l’impact de l’hypokhâgne ait été nul sur moi (j’ai testé mes forces, appris des choses, mûri un peu ma vision du monde). Mais les aspects plus gênants s’effacent tellement bien. On se souvient à peine des coups durs et du côté un peu autiste de la prépa. Je me suis facilement remise à glander comme autrefois, j’ai simplement une conscience plus aigüe du fait que le temps est précieux et qu’il faut jouir de chaque minute, même lorsqu’on ne fait rien de particulier, au lieu de les laisser filer sans se rendre compte de la chance qu’on a d’en disposer. Je sais aussi maintenant qu’il faut éviter de remettre à plus tard des projets sous prétexte qu’ « on n’a pas le temps » : vous n’aurez jamais le temps. L’activité humaine est comme un gaz qui occupe tout l’espace disponible : la nature a horreur du vide. Au lycée, lorsque je travaillais peu, je n’avais pas conscience d’avoir énormément de temps libre. En prépa, il est strictement impossible, à raison de 24h par jour dont un nombre suffisant d’heures de sommeil, de réaliser tout ce qu’on nous demande de faire. Et pourtant, allez savoir comment, on le fait. Plus ou moins. Lorsqu’une dure semaine s’est écoulée, j’en suis tout étonnée : comment ai-je fait pour la traverser ? Imaginez simplement qu’on vous demande de passer à travers un mur et qu’à force d’avancer, vous vous trouviez soudain de l’autre côté (non, non, je ne parle pas de la voie 9 3/4).Vous ne comprenez pas comment c’est arrivé, mais c’est arrivé. Voilà l’impression que me donne la prépa... Vos limites se trouvent souvent plus loin que vous ne le croyez ! Je m’égare, je parlais du temps. En prépa, quelques heures de libre, c’est une aubaine incroyable. Pour les non-préparationnaires, en général, quelques heures ne signifient rien. Pour ce qui est de ne pas remettre à plus tard vos projets et de bourrer coûte que coûte votre emploi du temps pour tout réaliser... Il y a bien sûr des limites (cette année encore, je ne passerai pas mon Code), mais avant d’en arriver au rythme infernal de la prépa, vous avez pas mal de marge ^^
Tout cela ne s’applique pas à ces deux mois de vacances, au cours desquels je n’ai pas exploité chaque minute de libre pour préparer ma khâgne... On le comprend. J’ai lu quelques livres de ma bibliographie, mais très peu (trois, en fait). Décidément, je suis incorrigible. Par contre, j’ai lu Twilight 4 (en V.O, c’était pour pratiquer mon Anglais, bien sûr... hum), Eragon 3 (en Français cette fois) et quelques BDs. Hier soir c’était L’astrologue de Bruges, une aventure de Yoko Tsuno qui m’a rappelé la visite de cette ville avec C... et O...